Guide complet : comment choisir son isolant thermique

Choisir un isolant dépend de plusieurs facteurs, comme le type de projet, la performance thermique visée (valeur R) et le budget que vous pouvez y consacrer. Il existe une grande variété de solutions isolantes conçues pour affronter le climat canadien et répondre à chaque besoin.

Une bonne isolation aide à maintenir un équilibre thermique stable, limite les courants d’air, réduit l’humidité au bas des murs et empêche la formation de moisissures. Elle permet aussi de conserver la fraîcheur durant l’été et de retenir la chaleur en hiver, pour un confort constant, toute l’année.

Mais l’isolation ne sert pas qu’à améliorer votre bien-être. Elle joue aussi un rôle important pour l’environnement et la valeur de votre habitation. Une maison bien isolée consomme moins d’énergie, ce qui signifie des factures allégées, une empreinte carbone réduite et une meilleure efficacité énergétique globale.

Selon Transition énergétique Québec, une maison construite d'une trentaine d'année mal isolée peut perdre environ :

• 11 % de chaleur par le toit,
• 15 % par les murs de sous-sol et les planchers,
• 17 % par les murs hors terre,
• 25 % à cause des infiltrations d’air,
• et jusqu’à 32 % par les portes et fenêtres.

De bonnes raisons de bien choisir ses matériaux d’isolation.

1. La laine isolante

L'isolant en laine fait partie des solutions les plus répandues, notamment pour sa facilité de pose et sa bonne performance globale. Mais encore faut-il savoir lequel choisir selon son projet.

La laine de verre : Légère et abordable, elle se manipule facilement et convient bien aux murs, plafonds ou combles. Son excellent rapport qualité/prix en fait un choix judicieux pour les rénovations comme pour les constructions neuves.

La laine de roche : Aussi appelée laine de pierre, elle se distingue par sa résistance au feu et sa capacité à repousser l’humidité et les moisissures. C’est une solution durable, particulièrement adaptée aux sous-sols ou aux zones exposées à des écarts de température.

La laine soufflée : Souvent utilisé dans les greniers, cet isolant est soufflé mécaniquement pour couvrir rapidement de grandes surfaces. Il contribue à limiter les pertes de chaleur de manière homogène, sans laisser de zones froides.

2. Les panneaux isolants

Les panneaux isolants rigides sont fabriqués à partir de matériaux comme le polystyrène extrudé (XPS) ou le polyisocyanurate, ils offrent une isolation performante même avec une faible épaisseur.

Atouts : Ils affichent une excellente résistance thermique, sont durables et supportent bien l’humidité, ce qui les rend utiles dans des environnements exigeants.

Usages fréquents : Les panneaux rigides sont particulièrement efficaces pour isoler les murs extérieurs, les fondations, les planchers de béton ou encore les sous-sols.

3. Les isolants réfléchissants 

Les isolants réfléchissants sont conçus pour renvoyer la chaleur plutôt que de l’absorber. Ils sont généralement composés d’un support souple ou rigide recouvert d’un mince film d’aluminium, ce qui leur permet de réfléchir efficacement les rayons infrarouges.

Atouts : Très légers et simples à installer, ils sont particulièrement utiles pour réduire la chaleur estivale dans des espaces exposés.

Usages fréquents : On les retrouve souvent dans les greniers, les toitures, les murs de garage ou les remises, notamment comme complément à un isolant principal.

4. Les mousses isolantes

Les mousses isolantes se déclinent en deux grandes catégories : Les panneaux de mousse rigide (déjà mentionnés plus haut) et la mousse giclée, appliquée directement sur les surfaces à isoler.

Atouts : Ces isolants se démarquent par leur étanchéité à l’air quasi parfaite, leur très bonne valeur thermique et leur capacité à remplir toutes les cavités, même les recoins les plus complexes.

Usages fréquents : Ils sont tout indiqués pour les murs, les plafonds, les sous-sols, ainsi que dans les zones difficiles à atteindre ou de forme irrégulière.

Quand vient le moment de choisir un isolant, il est essentiel de comprendre les deux notions clés qui déterminent son efficacité : la résistance thermique (valeur R) et la conductivité thermique (lambda λ).

La valeur R :

La résistance thermique, qu’on appelle communément « valeur R », sert à mesurer la capacité d’un matériau à ralentir le transfert de chaleur. Plus cette valeur est élevée, plus l’isolant est performant. Elle s’exprime en m²·K/W, ce qui signifie la surface isolée par degré de température et par watt de chaleur transmise. La valeur R dépend de l’épaisseur du matériau et de sa conductivité thermique.

Le lambda (λ) : 

Le coefficient λ (lambda) représente la capacité d’un matériau à conduire la chaleur. Il est exprimé en W/m·K. Plus le lambda est bas, plus le matériau freine la chaleur efficacement.

Quelques valeurs typiques : 

Laine de verre : entre 0,035 et 0,040 W/m·K
Polyuréthane : entre 0,022 et 0,028 W/m·K
Cellulose soufflée : autour de 0,040 W/m·K

Comment calculer l'épaisseur : 

La relation entre les deux est simple : R = épaisseur (en mètres) ÷ lambda.

Autrement dit, pour une même performance, plus un matériau est conducteur (lambda élevé), plus il faut l’épaissir pour atteindre la résistance souhaitée.

Par exemple, atteindre avec différents matériaux R = 10 m².K/W  pour des combles :

Laine de verre (λ = 0,035) : épaisseur requise = 35 cm

Polyuréthane (giclée ou panneau) (λ = 0,025) : épaisseur requise = 25 cm

Cellulose soufflée (λ = 0,040) : épaisseur requise = 40 cm

Toujours vérifier les valeurs R affichées sur les produits en magasin ou en ligne. Chez BMR, elles sont indiquées clairement pour vous aider à choisir selon votre région et votre type de projet.

Comment calculer la quantité d’isolant qu’il vous faut ?

1. Calculez la surface à isoler (en pieds carrés ou en mètres carrés), puis multipliez simplement la hauteur par la largeur de chaque mur ou surface.

Exemple : un mur de 8 pieds de haut par 12 pieds de large = 8 × 12 = 96 pi²
Faites le total de toutes les surfaces à isoler (murs, plafonds, combles, planchers, etc.).

 2. Vérifiez le rendement par emballage. Chaque produit d’isolation vendu chez BMR précise la surface couverte par un paquet, souvent exprimée en pieds carrés.

Exemple : Un rouleau d’isolant en laine de verre R-12 de Owens Corning couvre environ 88,1 pi². Si vous devez couvrir 264 pi² : 264 ÷ 88,1 = environ 3 paquets nécessaires (toujours arrondir au supérieur).

Peu importe l'isolant choisit, il est important de bien l'installer. Même le meilleur produit sur le marché perd une partie de son efficacité s’il est mal installé (mal calé, ponts thermiques non traités, fuites d’air non scellées). 

Pensez à bien :

• Sceller les fuites d’air (bandes, mousse expansive, ruban adapté)
• Traiter les ponts thermiques (ossature, montants froids)
• Respecter les recommandations de pose (épaisseur, orientation, contact vapeur)
• Ventiler correctement vos combles ou sous‑toit pour éviter l'accumulation d’humidité.